
Restauration d’une mosaïque signée de Sophilos dans le cadre de la rénovation du musée gréco-romain d’Alexandrie.
Mise en valeur du patrimoine égyptien et du savoir-faire des artisans alexandrins.
A l’occasion de la rénovation du Musée gréco-romain d’Alexandrie – fermé depuis 2005 et dont la réouverture est programmée pour la fin d’année 2022 –, le ministère du Tourisme et des Antiquités de l’Égypte par l’intermédiaire du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes, a fait appel au Centre d’Études Alexandrines pour la restauration de quatre mosaïques d’époque hellénistique et romaine. Elles seront exposées en bonne place dans les salles du Musée et permettront de mettre en avant ce savoir-faire alexandrin. En effet, dans le sillage de la cour brillante de Ptolémée Ier qui choisit Alexandrie comme capitale, les mosaïstes alexandrins ont été à l’avant-garde de la création artistique à l’époque hellénistique et leur influence s’étendit tout autour de la Méditerranée dés le IVème siècle av. J.-C.
Parmi ces quatre mosaïques, un chef d’œuvre signé de Sophilos (une des rares mosaïques signées de l’Antiquité) fait partie des œuvres majeures du Musée gréco-romain. Découvert à Thmouis (Tell Timai, dans le delta du Nil), il a certainement été produit par les ateliers royaux d’Alexandrie vers 200 av. J.-C.
Dans une gamme de couleurs amplifiée par le recours à des tesselles de verre et de faïence, la mosaïque copie une peinture, datable de la seconde moitié du IIIe siècle av. J.-C. Il s’agit d’un portrait de la reine Bérénice II, sœur-épouse de Ptolémée III Evergète, disparue en 221 av. J.-C. La reine, en cuirasse avec un bouclier dans le dos, coiffée d’une proue de navire, tient un mât d’où flottent les deux pans d’un ruban noir et blanc, sur un fond bleu clair suggérant l’atmosphère et le vent marins. La vive polychromie du panneau est renforcée par celle de son cadre, pourpre et jaune d’or dans le guillochis, mais aussi par la riche gamme de couleurs du méandre.
Utilisant la technique de l’opus vermiculatum (tesselles de 1 à 2 mm de côté), cette oeuvre illustre la suprématie navale du couple royal lagide, la puissance militaire d’Alexandrie, en même temps qu’elle affirme le caractère divin de la reine.
La restauration de cette mosaïque a reçu le soutien de la Fondation Evergète.
Illustrations :
- Mosaïque du chasseur, photographie avant la fermeture du Musée gréco-romain, cliché A. Pelle, © Archives CEAlex. Cette mosaïque fait partie du projet de restauration.
- Mosaïque de Sophilos, photographie avant la fermeture du Musée gréco-romain, cliché A. Pelle, © Archives CEAlex
Projet porté par : Marie-Dominique Nenna, Directrice du Centre d’Études
Alexandrines (CEAlex)