La priorité de cette année était la fouille des différents contextes de la zone B, de manière à commencer dès 2020 les phases d’analyse des données enregistrées qui doivent aboutir à la publication d’aires funéraires exceptionnellement conservées et riches de perspectives pour l’étude des pratiques funéraires.
La nécropole romaine de Porta Nocera à Pompéi – Campagne 2019
Programme de recherche de l’École française de Rome en collaboration avec l’École Pratique des Hautes Études (UMR 8546 CNRS ENS-Paris AOrOc), la société archéologique Evéha International et la Soprintendenza archeologica di Pompei
Avec la participation du fonds de dotation ARPAMED, de l’Institut Universitaire de France et le soutien du laboratoire d’anthropologie de Bordeaux et de la société Archeodunum.
La campagne de fouille et d’étude s’est déroulée du 19 août au 29 septembre 2019, soit sur six semaines pleines. La priorité de cette année était la fouille des différents contextes de la zone B, un secteur situé à 200 m de la porte de la ville, de manière à commencer dès 2020 les phases d’analyse des données enregistrées qui doivent aboutir à la publication d’aires funéraires exceptionnellement conservées et riches de perspectives pour l’étude des pratiques funéraires. Le travail a été complété par l’étude fine d’un nécro-sol scellé par l’éruption du Vésuve (1J) ainsi que par l’établissement d’un sondage profond qui a permis de reconnaître les phases antérieures à l’établissement de la nécropole. À la demande du PSPP qui travaille à la restauration des monuments funéraires de la nécropole de Porta Nocera, une fouille préventive a concerné l’enclos 1C pour révéler le phénomène remarquable de sépultures déposées sur le sol (en non enfouies !) peu avant l’éruption ainsi qu’une probable sépulture primaire à crémation du Ier siècle apr. J.-C.
L’effort porté sur la fouille des différents contextes archéologiques a porté ses fruits puisque le travail sur les enclos 1E des Novii et 1F des Veranii a été achevé. Pour ces deux ensembles (11 sépultures pour 1E,16 sépultures pour 1F et plusieurs aires de crémation), les analyses des données de terrain, du mobilier et des ossements humains peuvent commencer. De même, il est désormais possible de programmer l’achèvement de la fouille des enclos 3D et 3E pour la prochaine campagne 2020. Les résultats marquants enregistrés vont permettre de définir, avec une précision jamais obtenue, la tradition funéraire des Pompéiens.
Un autre objectif fort de la mission était l’étude anthropologique des différents secteurs fouillés. Grâce au soutien d’ARPAMED, un effort particulier a concerné l’intervention d’archéo-anthropologues professionnels confirmés qui ont assuré la parfaite exploitabilité des os prélevés lors de la fouille. Une étude spécifique menée par Anaïs du Fayet de la Tour, interne en Médecine Légale au Centre Hospitalier Universitaire de Limoges (France), a intéressé l’hyperostose frontale interne qui n’affecte pratiquement que des femmes après la ménopause. L’objectif de la publication qui en découlera est avant tout d’introduire cette méthode en Médecine Légale pour enrichir les possibilités d’identification des restes humains brûlés (affaires criminelles, accident de masse) : un sujet dont le corps a été détruit par le feu peut éventuellement présenter des lésions de ce type et dans ce cas, il sera possible d’affirmer qu’il s’agit d’une femme ménopausée. Le financement d’ARPAMED a également permis de faire intervenir Sandrine Paradis pour l’étude des charbons de bois. La phase de terrain qui a concerné le tri du matériel est suivie en ce moment par le travail de laboratoire qui doit permettre de travailler sur la problématique des bûchers funéraires pompéiens. Enfin, la prestation d’Adrien Malignas, céramologue, a autorisé l’établissement d’un inventaire complet des découvertes céramiques ainsi qu’un travail spécifique sur l’usage de la céramique en contexte funéraire.