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Les Dames de l’Anavlochos

Mont Anavlochos — Crète

Le massif crétois de l’Anavlochos porte des traces d’une importante occupation datée entre le XIIe s. et le VIIe s. av. n. è.

Le projet

Le massif crétois de l’Anavlochos porte des traces d’une importante occupation datée entre le XIIe s. et le VIIe s. av. n. è. L’habitat qui occupe le vallon central sur une dizaine d’hectares comme la nécropole qui s’étend à son pied sur 12 hectares environ sont abandonnés au moment où les premières cités apparaissent dans la région, à Dréros ou Milatos. Le sanctuaire et les deux dépôts votifs mis au jour par les fouilles de l’École Française d’Athènes en été 2017 continuent en revanche d’être fréquentés jusqu’à l’époque classique au moins (Ve siècle avant J.-C.). Dans l’un des dépôts votifs situés sur la crête du massif, le Dépôt 1, un remarquable lot de 600 fragments de terres-cuites à figures féminines datées entre le Xe s. et Ve s. av. n. è. a été exhumé. L’étendue, la chronologie et la nature des vestiges archéologiques de l’Anavlochos offrent ainsi une occasion exceptionnelle et inédite de documenter les origines de la cité grecques en Crète. ARPAMED finance la restauration des terres-cuites à figures féminines découvertes.

 

Statuettes courotrophes © EFA/Mission Anavlochos/ph. Ch. Papanikolopoulos

 

Où en sommes-nous ?

La campagne 2018 s’est déroulée du 23 juillet au 31 août 2018.

Le soutien d’Arpamed a permis de progresser considérablement dans la restauration et l’étude des 600 fragments de terre-cuite du Dépôt 1. Ces derniers ont fait l’objet d’un délicat travail de nettoyage et des collages ont également pu être effectués. On a ainsi pu restituer les offrandes votives dans leur forme originale, ce qui va permettre de retracer leur histoire à partir du moment de leur déposition. Chacun des fragments a été géo-référencé sur le terrain pendant la fouille à l’aide d’un SIG (système d’information géographique). Les archéologues de la mission sont ainsi aujourd’hui en mesure de proposer des cartes de répartition des fragments sur le terrain en fonction de leur appartenance à un même objet, mais également de leur chronologie, de leur type, de leur argile ou de leur technique de fabrication. L’étude approfondie de ces terres-cuites a en outre permis de reconnaître des parallèles, c’est-à-dire des figurines, des statuettes et des plaques obtenues à partir de moules identiques ou très similaires, sur d’autres sites crétois. On peut ainsi désormais inscrire l’Anavlochos au sein d’un réseau régional de production, de circulation et d’utilisation de ces terres-cuites votives.

La mission a été distinguée en 2019 par le prix Richard C. MacDonald Iliad Endowment for Archaeological Research de l’Archaeological Institute of America.

Arpamed a renouvelé son soutien au projet en 2019 et 2021.

L’archéologue

  • Florence Gaignerot-Driessen,  docteure en archéologie grecque, est chargée de cours à l’Institut catholique de Paris et chercheuse associée au laboratoire Archéorient (UMR 5133). Elle a participé à de nombreuses missions archéologiques françaises et étrangères en Crète et depuis 2015, elle dirige la Mission Anavlochos, sous l’égide de l’École française d’Athènes. F. Gaignerot-Driessen est l’auteure d’une monographie sur la formation des cités grecques dans la région du Mirabello (Crète) et d’une cinquantaine d’ouvrages et d’articles sur la Crète entre la fin du Bronze Récent et le Premier Âge du Fer.

Partenaire

École Française d’Athènes