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Le tophet de Salammbô à Carthage

Tophet de Carthage — Tunisie

Le niveau daté du IIIe siècle avant notre ère (unité stratigraphique 1216) avec les urnes en place ; en haut à droite, quelques stèles sont implantées au voisinage des fosses dans lesquelles ont été déposées les urnes contenant les os brûlés des enfants.

Nouvelle lecture du tophet de Carthage par l’approche archéothanatologique.

Fouille d’urnes récemment découvertes dans le tophet de Carthage et étude de leur contenu, tout particulièrement des restes osseux brûlés.

Découvert en 1921, le sanctuaire appelé le tophet de Carthage a été au centre de débats passionnés. Les très nombreuses urnes (plusieurs milliers, voire plus de vingt-mille) qui y ont été découvertes ont en effet livré les restes brûlés d’enfants morts pour la plupart au cours de la période périnatale, dans lesquels beaucoup ont voulu reconnaître les victimes des sacrifices au dieu Baal Hammon que Flaubert a évoqués d’une manière particulièrement tragique dans son roman Salammbô. Très tôt cependant, d’autres chercheurs ont opposé à cette lecture une interprétation plus en relation avec un traitement funéraire spécifique qui aurait été réservé à de jeunes enfants.

L’Institut National du Patrimoine (Tunis) a conduit récemment une fouille qui a mis à jour 548 urnes, parfaitement calées du point de vue chronologique entre le VIe et le milieu du IIe siècle av. J.-C. L’étude de ces urnes, particulièrement des restes osseux brûlés, donne l’occasion unique de revisiter ces questionnements à la lumière des progrès récents de l’archéothanatologie et de la paléanthropologie biologique.

 

Montant du financement accordé : 8 000€.
Institution partenaire : Ecole française de Rome.

 

Photos:

  • Fouille et démontage du contenu d’une urne du tophet. Carthage, session d’étude de juin 2021. Sur la table, les fragments osseux brûlés en cours de détermination. © Henri Duday.
  • Le niveau daté du IIIe siècle avant notre ère (unité stratigraphique 1216) avec les urnes en place ; en haut à droite, quelques stèles sont implantées au voisinage des fosses dans lesquelles ont été déposées les urnes contenant les os brûlés des enfants. © Imed Ben Jerbania, INP.

 

Projet porté par Henri Duday, directeur de recherche émérite au CNRS (DRCE) en Paléoanthropologie biologique et archéothanatologie, UMR 5199 PACEA, Université de Bordeaux.