A l’occasion du prochain rendez-vous de l’archéologie sur les fouilles actuelles de Plinthine, voici un compte-rendu des projets égyptiens 2021 en cours d’étude.
Son nom signifie « faite d’argile », probablement une manière de désigner les bâtiments de briques crues que l’on apercevait depuis la mer, témoignant du dynamisme de la cité. Si Tap Osiris – Plinthine est fondée à l’époque Ptolémaïque, ses premières occupations remontent à l’époque pharaonique avant l’abandon du site au début de l’époque romaine. C’est Hérodote qui, le premier, mentionne le nom de Plinthine au Ve s. av. J.-C. À la même époque, Hellanikos, un savant quelque peu oublié, nous apprend que la viticulture y aurait été inventée. Depuis le Nouvel Empire en effet, les habitants de Plinthine produisent du vin en quantité, qui devait agrémenter la table des pharaons et de l’élite égyptienne. La bourgade devient également, entre le VIIe et le Ve s. av. J.-C., un comptoir d’importation de vins étrangers, grecs et phéniciens.
Située au bord de la mer Méditerranée et du lac Maréotis, à la marge occidentale de l’Egypte, elle est alors pleinement intégrée aux réseaux d’échanges qui relient l’Égypte et les mondes méditerranéens et reçoit de nombreuses cargaisons qui sont ensuite acheminées vers la vallée du Nil et le centre du pouvoir, en même temps que le vin produit sur place … Depuis 2018, le financement d’Arpamed a permis la fouille d’un complexe viticole avec ses chais d’époque saïte (VIIe s. av. J.-C.).
La découverte la plus remarquable est celle d’un fouloir en très bon état de conservation, capable de produire jusqu’à 400 litres de jus de raisin par tour de presse.
En attendant la poursuite des recherches cet été, une restitution 3D du quartier du fouloir de Plinthine a été réalisée par Paul François (Ingénieur de recherche au CNRS, LA3M), avec l’expertise de Bérangère Redon (CNRS, HiSoMA) et Matthieu Vanpeene (CNRS, CFEETK), qui ont fouillé le complexe de 2016 à 2019.
C’est au cours des 1ères campagnes de 1925-1940 initiées à la demande du musée du Louvre, que Médamoud est devenu une fouille historique de l’IFAO. L’exploration du site donnait alors lieu à un partage des objets entre le Louvre et le musée du Caire conformément à la législation en vigueur à cette époque. Les fouilleurs ont ainsi négligé la cité pour concentrer leurs efforts sur le centre cultuel de sorte que d’importants secteurs à Médamoud sont aujourd’hui inexplorés.
Petit village près de Louxor, Médamoud était dans l’Antiquité, une cité prospère connue pour abriter le temple de Montou, seigneur de la province de Thèbes.
Son occupation s’échelonne de la XIème dynastie, soit 2000 ans avant notre ère, à la période byzantine à la fin du VIème siècle. Au sein du sanctuaire a existé une succession de temples remplaçant les précédents jusqu’à l’élévation du dernier temple Ptolémaïque, lequel subsiste aujourd’hui, partiellement en élévation. Il dominait une ville d’importance, manifestement notable pour sa production céramique au vu de l’ampleur de ses quartiers artisanaux.
Dans le cadre d’une réhabilitation des fouilles anciennes, le chantier actuel a permis le dégagement du parvis ptolémaïque. Le projet se poursuit cette année afin de restaurer l’enceinte augustéenne et mettre en valeur la porte de Tibère qui témoigne de la vitalité de la cité jusqu’à l’époque romaine.