En Israël, le projet “Art, archéologie et paléoécologie de Césarée Maritime” réunit l’art et la science pour reconstruire artistiquement le célèbre palais d’Hérode le Grand (73 – 4 av. J.-C.). La collecte de données archéo-botaniques sur site constitue la première étape de restitution du jardin royal pour faire revivre la cour péristyle du “palais du promontoire”.
Les travaux portés par la palynologue D. Langgut de l’université de Tel-Aviv, en partenariat avec R. Cheddadi de l’université de Montpellier, ont d’abord porté sur l’extraction des graines de pollens fossiles des anciens plâtres et ciments du site archéologique de Césarée Maritime.
Au Levant, la composition botanique des jardins des palais de la classe dirigeante romaine était jusqu’à cette étude, une énigme.
Cette méthode a permis d’extraire et de détailler les plantes composants ces jardins en identifiant ainsi, des pollens de cyprès, de pins et d’oliviers. Le plus surprenant fut de découvrir la présence de noisetiers qui ont très probablement été introduits comme arbres ornementaux depuis le nord-est de la Méditerranée ou d’Italie. Ces arbres étaient accompagnés de plantes ornementales odorantes telles que la sauge, et de diverses espèces de la famille des Rosacées.
La construction des jardins dans un environnement côtier difficile, ainsi que l’importation de plantes favorites des riches personnalités de Rome et de Pompéi, font de ces jardins le symbole de pouvoir du roi Hérode. L’identification des plantes nous renseigne sur la signification politique du jardin royal.
En effet, les pollens fossiles nous apprennent que les relations politiques sont étroitement liées au déplacement des plantes d’une zone géographique à une autre. Leur étude permet d’appréhender également les modes d’aménagement paysager de l’époque, comme la culture d’arbres miniatures, qui était réalisée en pot de terre cuite.
Le soutien d’ARPAMED a permis de recréer l’univers botanique original du jardin d’Hérode, visitable de manière créative et récréative dans l’enceinte de l’université de Tel-Aviv.
S. Hendler, directeur de la galerie d’art de l’université Genia Schreiber à l’université de Tel-Aviv, et T. Mayer, conservateur en chef, supervisent conjointement les travaux. Le jardin, conçu par l’architecte paysagiste Relli de Vries, est actuellement en cours d’aménagement.
Pour en savoir plus :
Voir la page du projet : Césarée Maritime | Arpamed
Toutes les images sont soumises aux droits d’auteurs, préparées par R. Avidov, avec l’aimable autorisation du laboratoire d’Archéobotanique et des environnements antiques, Tel-Aviv University (TAU).