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Porta Nocera, nécropole romaine

Pompéi, Italie

Fouille de la nécropole romaine de Porta Nocera à Pompéi (Ier siècle av. – Ier siècle apr. J.-C.).

Recherches sur les restes humains brûlés et les comportements liés à la crémation.

Le projet Porta Nocera étudie l’un des cimetières les mieux conservés du monde romain, la nécropole de Porta Nocera à Pompéi. La fouille a été étendue depuis 2014 à un autre secteur de la nécropole et est davantage centré sur l’organisation de la famille et la transmission de la mémoire à l’époque romaine, vues au travers des gestes et traditions funéraires. Ce programme  permet de franchir une étape décisive dans la reconnaissance et l’interprétation des phénomènes funéraires de l’époque romaine.

Dans ce secteur fouillé, occupé durant plus d’un siècle, les enclos contiennent non seulement les tombes mais aussi des espaces spécifiques réservés à l’édification des bûchers, ce qui n’avait pu être observé que de manière très limitée dans les opérations antérieures. La reconnaissance des relations entre ces différentes structures est de ce fait beaucoup plus riche, elle ouvre à une lecture dynamique de la séquence funéraire. L’étude en cours se fonde sur les artéfacts et écofacts impliqués dans les rites et pour une très large part sur les os humains, autrement dit sur les restes du mort qui sont au centre du processus funéraire.

En 2018, le financement apporté par Arpamed a permis un travail spécifique sur les gestes funéraires, à partir notamment de l’étude des lampes à huile et des flacons à parfum dont on sait désormais qu’ils répondaient à une norme d’usage (que l’on peut qualifier de romaine), tout en subissant des histoires variées en fonction des officiants et des coutumes familiales. L’étude des 39 vestiges textiles prélevés dans les urnes cinéraires a, quant à elle, révélé la présence, pour la première fois, de tissus extrêmement fins qui avaient un autre usage que d’envelopper l’amas osseux ; des matériaux organiques (fleurs, végétaux) ont également pu être identifiés, autant de résultats inédits qui ouvrent de nouvelles perspectives sur la nature du dépôt qui définissait la tombe à l’époque romaine.

Tous ces gestes étaient organisés autour de la crémation des défunts, matérialisée par des dizaines de milliers de fragments osseux brûlés rassemblés dans les sépultures ou dispersés sur les aires de crémation dont il faut faire avancer l’étude. Sauf dans des cas exceptionnels (cénotaphes par exemple), le cadavre est la raison d’être de la tombe et pour une large part, les gestes que l’archéologie funéraire se propose de retrouver se sont ordonnés autour du corps et en fonction du corps. Les restes de celui-ci occupent de ce fait une place privilégiée dans le discours de l’archéothanatologie. C’est pourquoi la campagne 2019 sera pour une large part consacrée aux recherches sur le traitement des corps, donc aux gestes de la crémation et à l’étude des bois brûlés sur les aires de crémation.

Le soutien d’Arpamed continue en 2020.

 

Montant du financement accordé : 15 000€.
Institution partenaire : Ecole française de Rome.

 

Photos :

  • Vue d’une tombe en cours de fouille  © Flore Giraud.
  • Etude de restes osseux © Flore Giraud.

 

Projet porté par William VAN ANDRINGA, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études et Institut universitaire de France ; UMR 8546 CNRS ENS-Paris (AOrOc).