Le vin de Maréotide, région située aux portes d’Alexandrie en Égypte, est célébré par les poètes de l’époque gréco-romaine.
Le projet
Le vin de Maréotide, région située aux portes d’Alexandrie en Égypte, est célébré par les poètes de l’époque gréco-romaine. Des découvertes récentes, réalisées sur le site de Plinthine, montrent que du vin était déjà produit sur les coteaux de la région à l’époque pharaonique et que cette tradition a perduré pendant plus de 1800 ans dans la même zone. Couplant prospections géophysiques, analyses des sols, études des cépages et fouilles ciblées, ce projet qu’ARPAMED soutien cette année propose pour la première fois d’étudier la production vinicole d’une région dont les vins étaient réputés, mais dont l’origine était inconnue. L’analyse concernera toute la chaine de production, du pépin de raisin à la jarre contenant le précieux nectar, et sera conduite sur le long terme pour suivre l’évolution des techniques et du goût des consommateur, dans une région d’intenses échanges culturels entre Égypte et Méditerranée. Le soutien d’ARPAMED permettra de documenter la mission et d’en présenter les résultats au public via une modélisation 3D des vestiges, qui se trouvent dans un paysage en train de disparaitre irrémédiablement.
Où en sommes-nous ?
Les opérations de terrain ont été menées du 14 avril au 15 mai 2018.
Deux missions d’étude ont eu lieu au laboratoire des matériaux de l’IFAO, au Caire, la première en septembre 2018 et la seconde en novembre 2018.
Grâce au financement d’Arpamed, la mission française de Taposiris Magna et Plinthine a lancé un programme de recherche sur la production d’un grand cru égyptien produit de l’époque pharaonique à la période romaine : le vin des coteaux de Plinthine. Couplant fouilles d’un fouloir du VIIe s. av. J.-C. et d’une villa viticole du IIe s. av. J.-C., analyse des sols et étude des cépages, les travaux réalisés ont livré des résultats majeurs. La ville semble s’être spécialisée dans la production du vin aux époques saïte et ptolémaïque, comme le démontre la découverte de milliers de pépins de raisin et les importantes quantités de vin que les fouloirs permettaient de produire. La composition des sols de Plinthine était apparemment particulièrement favorable à la viticulture et les variétés de raisin cultivés nombreuses et variées (de 15 à 28 cépages selon les époques), allant d’espèces proches de la vigne sauvage à des cépages bien connus en Grèce ou au Proche-Orient. L’impact de l’arrivée des Grecs en Maréotide à l’époque ptolémaïque sur l’évolution de la diversité de la vigne cultivée est perceptible, mais aussi les traces d’une recherche de variétés locales égyptiennes, adaptées au terroir.
Le soutien d’Arpamed se prolonge en 2019 et 2021.
Photos :
- au centre et à droite, le fouloir saïte de Plinthine (photo : © G. Pollin, Ifao, restitution : © M. Vanpeene, MFTMP) ;
- à gauche, scène de foulage dans le tombeau de Nakht, partie basse de la paroi nord-ouest, salle transversale (d’après DAVIES 1917, pl. 26).
L’archéologue
- Bérangère Redon, archéologue, historienne et papyrologue, est chargée de recherches au laboratoire HiSoMA du CNRS. Ancienne membre scientifique de l’Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO), elle a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2016. B. Redon a participé à près d’une dizaine de missions du désert Oriental (Égypte) de 2013 à 2017. Depuis 2018, succédant à Marie-Françoise Boussac, elle est à la tête de la mission française de Taposiris et Plinthine, qu’elle a intégrée en 2002.
Partenaire
En images
La fouille du projet de Plinthine s’est déroulée du 14 avril au 15 mai, voici quelques images cette magnifique mission :